Virgile Moriset est à la fois joueur et réfléchi. Nous remontons avec lui à ses débuts en course à pied, puis à ce parcours scolaire jugé “tortueux” par une famille de profs, entre licence de maths, Covid et bifurcation vers trois années de philosophie. On comprend vite que cette culture philo irrigue sa manière de penser le sport, de Camus à la notion d’absurde, en passant par l’idée de beauté dans la préparation et d’optimisation de son propre potentiel.
Virgile Moriset, c’est une trajectoire sportive rapide d’un jeune coureur qui s’est fait largement connaitre sur les formats 80–100 km : SaintéLyon, Verbier, Lavaredo, 90 km du Mont-Blanc, Nice by UTMB. Il nous raconte comment il construit son calendrier « sans hasard », comment il s’appuie sur ses sensations pour rester au plus près de la limite sans exploser, et pourquoi il se sent paradoxalement à l’aise sur des terrains techniques qui l’obligent à rester concentré en permanence. On l’écoute aussi analyser ses échecs, notamment sur la CCC, comme des épisodes multifactoriels, entre gestion mentale, récupération, erreurs d’entraînement et exposition médiatique nouvelle.
Notre interview ouvre également les coulisses de la vie d’un athlète sous contrat avec un grand équipementier son arrivée au sein du team ASICS, la relation avec la ”famille” Ardito, sa participation au développement produit, mais aussi la réalité économique d’un projet construit sur deux ans, entre salaire, primes de course et petits boulots à côté. En toile de fond se dessine le portrait d’un coureur en développement, lucide sur ses limites, attaché à la progression pas à pas, et bien décidé à écrire la suite sur des distances encore plus longues.
