À l’essai : La Sportiva Prodigio Pro, nouvelle mouture plus aboutie ?
Après une première version en 2024 qui redéfinissait l’image de la marque transalpine, La Sportiva revient avec une déclinaison « Pro » de sa Prodigio. Une chaussure très attendue, notamment chez les coureurs en quête de dynamisme et de légèreté. J’ai pu la tester en conditions variées, et voici mon retour sur cette nouveauté annoncée comme plus aboutie.
Présentation générale : une évolution plus qu’un simple ajustement
La Prodigio Pro se positionne comme un modèle de trail rapide, avec un poids contenu de 266 g (en pointure 42.5) et un drop de 6 mm. Le stack exact n’est pas précisé par la marque, mais j’estime le talon à environ 35 mm. La tige est construite sous forme de chausson, en mesh nylon assez rigide, qui remonte sous la malléole. La semelle extérieure reprend la gomme propriétaire de La Sportiva, avec des crampons espacés de 4 mm.
Par rapport à la première Prodigio, on note un changement important du côté de la mousse intermédiaire : fini l’EVA, place à une formulation à base de TPU, infusée pour un rendu plus dynamique, dans la veine de ce qu’on peut voir chez d’autres marques (Adidas LightStrike Pro, New Balance Fuelcell, etc.). Pas de plaque carbone ici, mais une volonté claire de proposer un déroulé plus énergique.
Sur le terrain : un modèle vif, mais avec quelques points de vigilance
Dès les premiers kilomètres, la Prodigio Pro montre un tempérament vif. Sur route ou piste, la mousse apporte un bon retour d’énergie, avec une sensation de rebond marquée. L’amorti n’est pas moelleux, mais plutôt réactif. Cela donne un comportement assez proche de certaines chaussures typées gravel ou « door-to-trail ».
Sur terrains mixtes – chemins forestiers, sentiers secs et caillouteux – l’accroche se révèle efficace, notamment grâce à la disposition espacée des crampons. Sur terrain gras en revanche, je m’attends à des limites assez nettes.
Le chaussant est plutôt confortable à l’avant, avec une largeur suffisante pour laisser de la place aux orteils. À l’arrière, en revanche, le maintien du talon est un peu moins convaincant. Le chausson montant, qui entoure la malléole, compense partiellement cette faiblesse. Mais sur des profils techniques ou cassants, cela pourrait devenir un facteur limitant pour certains coureurs.
Un autre point de vigilance concerne l’arrière de la chaussure : la mousse placée sous l’encolure du talon m’a causé une gêne après une dizaine de kilomètres, avec une sensation de frottement qui pourrait potentiellement générer des ampoules. Cela dépendra sans doute de la morphologie de chacun, mais c’est un détail à surveiller.
La tige, de son côté, est construite dans un mesh tissé assez dense, moins souple que des matériaux comme le Matryx. Elle semble robuste mais peu renforcée, avec une simple surcouche noire servant de pare-pierres. Sur des terrains alpins abrasifs, la durabilité pourra être mise à l’épreuve.
Conclusion : un modèle rapide, à réserver aux terrains roulants
La Prodigio Pro coche plusieurs cases intéressantes : poids contenu, mousse dynamique, accroche correcte en terrain sec. Je la vois comme une chaussure adaptée aux distances intermédiaires – entre 50 et 100 km – pour des coureurs à la foulée efficace, recherchant de la réactivité. Le confort est globalement bon, mais le maintien au talon perfectible et la rigidité de certaines zones (autour de la malléole notamment) méritent d’être testés sur sorties longues avant de l’emmener sur ultra.
Ce n’est pas, à mon sens, une chaussure universelle, mais elle peut convenir à des profils légers et dynamiques, évoluant principalement sur des parcours roulants ou peu techniques.
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