La Mafate X, c’est la nouveauté marquante de ce printemps chez Hoka. Une chaussure qui s’inscrit dans la lignée d’un modèle emblématique de la marque, la Mafate, tout en opérant une véritable bifurcation. Après les versions Evo et Speed, cette déclinaison “X” sonne comme une montée en gamme technique, à la fois visuelle et symbolique, car chez Hoka, le X évoque systématiquement l’ajout d’une plaque carbone. Une promesse de performance… qui pose pourtant quelques questions dès la prise en main.
Avec ses 338 g sur la balance, la Mafate X s’éloigne clairement du territoire des modèles légers. Elle interpelle aussi par sa rigidité structurelle et son épaisseur hors norme : on dépasse les 50 mm sous le talon, ce qui la rendrait tout simplement non homologuée pour un marathon sur route. Reste à voir ce qu’elle propose réellement sur les sentiers.
Le positionnement est clair : Hoka assume un tarif haut de gamme, à 225 €, pour une chaussure intégrant deux mousses distinctes, du PEBA pour l’accueil et le rebond, et une base en EVA supercritique pour la structure, ainsi qu’une plaque carbone. La semelle extérieure est confiée à Vibram, avec une construction ajourée qui privilégie l’accroche et le drainage, au détriment d’une surface intégrale en caoutchouc.
La tige, de son côté, reste dans un mesh classique, sans Matryx ni renforts particuliers. La languette est fine, le chaussant relativement bas à l’avant, et l’ajustement est précis, même si l’absence de passant central peut laisser les lacets flotter. La boîte à orteils est contenue, mais l’ensemble laisse un peu de liberté à la cheville, notamment en dévers.
Sur le terrain
La languette est fine, et le laçage descend assez bas sur l’avant : ça permet de souquer et d’ajuster au mieux sur l’avant. Il manque un petit passant : je n’aime pas quand les lacets se baladent. La chaussure taille normale, le pied est maintenu mais pas trop : je trouve qu’il y a un bon compromis. Si ça part en dévers, la cheville a un peu de marge, ça bloque moins. On sent bien la mousse.
Dès les premières foulées, c’est le confort qui s’impose. L’amorti est particulièrement moelleux, notamment grâce à la couche de PEBA. L’effet coussin est bien réel, avec un accueil du pied très doux, presque exagéré. Mais cette sensation de confort s’accompagne d’un revers : plus la semelle est épaisse et souple, plus la stabilité devient délicate à préserver. Et ici, malgré une tentative de densification latérale, la plateforme reste mouvante.
Sur le plat ou en descente roulante, la chaussure montre sa capacité à avaler les kilomètres avec douceur. En montée, c’est une autre histoire. La rigidité générale du bloc semelle limite le déroulé du pied. L’avant est difficile à plier, la propulsion peu perceptible, et la plaque carbone semble ici jouer un rôle passif. On sent bien que c’est la géométrie globale, et non la plaque, qui donne un soupçon de relance.
Si vous imaginez une bête de perf façon Mafate Elite, c’est que vous avez peut-être été trompé par le suffixe X. La semelle est suffisamment épaisse, et la mousse assez structurée, pour qu’elles offrent d’elles-même assez de rigidité. Attention au marketing : prenez toujours du recul.
L’accroche, en revanche, fait partie des points forts : les crampons sont fins, creusés, bien espacés, et assurent une bonne adhérence aussi bien sur terrains gras que sur roche humide. La conception Vibram, bien que partielle, reste très efficace, à condition d’accepter que la durabilité puisse en pâtir sur terrain abrasif.
Voilà, je crois avoir fait le tour. Dans cette catégorie, je place trois modèles : Asics Trabuco Max 4 , Brooks Caldera 8 et cette Hoka Mafate X, qu’on peut voir comme une concurrente interne de la Stinson (test à venir).
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