Les sentiers de la résilience !
Le terme est entré dans le langage courant, porté en France par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Il nous est bien utile aujourd'hui, en trail comme dans la vie !
Emprunté au domaine de la physique, appliqué à la psychologie, la résilience est invoquée partout, même dans le domaine du sport ! La résilience, comment ça marche ?
Comme tous les secteurs de la vie en société, le sport en général et le trail en particulier doivent s’accommoder avec le plus de bonheur possible de cette sinistrose nationale et mondiale qui se nourrit ici de l’incurie de nos partis politique, ailleurs de la guerre en Ukraine ou au Liban, du réchauffement climatique et du populisme généralisé.
A l’origine, la résilience est un phénomène purement physique : il désigne la capacité des matériaux à résister aux chocs ou à retrouver leur forme initiale après avoir été comprimés. Le concept a commencé à être utilisé en sciences humaines en France à partir de la fin des années 90. Appliquée à la psychologie, la résilience a eu un fameux promoteur Boris Cyrulnik, qui l’a décrite de sa voix chaude et rassurante : « La résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères ». En format simplifié, la résilience, c’est la capacité à surmonter une épreuve malgré tout.
De l’hystérie du web au silence du sentier !
S’agissant de la crise nationale et de la sinistrose mondiale, l’emballement médiatique a atteint son paroxysme : s’immerger dans les réseaux sociaux peut « faire désespérer Billancourt » comme disait Jean-Paul Sartre, à l’époque des vérités alternatives et des images générées artificiellement.
Perte de repère éthique, dilution des identités, montées des violences, la société toute entière se désagrège. Mais comment expliquer que face à cette situation délétère et anxiogène, on ne réagisse pas de la même manière ? Comment se fait-il que certains semblent vivre cela avec sérénité, tandis que d’autres subissent douloureusement, avec des syndromes de dépression avérée ? Patrimoine génétique personnel et aptitude cérébrale innée jouent un rôle, mais pas seulement.
La plupart des « experts » s’accordent pour considérer que la résilience est un potentiel présent chez chacun de nous. Pour savoir être résilient les ressources sont en nous... Et autour de nous ! Pour passer de la révolte à la sérénité, il faut d’abord s’appuyer sur nos capacités internes, ensuite sur la qualité de notre réseau familial, puis amical, et enfin sur le soutien de notre communauté sociale - ceux avec qui on vit - qui comprend le professionnel, l’idéologique et éventuellement le religieux...
N.D.L.R : Qu’est-ce qui fait qu’on est déçu, ou pas, de son Ultra ? l’article de Cyril Forrestier résonne particulièrement bien ici. On y apprend que la satisfaction après un ultra-trail dépend de l’efficacité de la résilience. Un ultra-trail réussi est avant tout une gestion réussie des moments difficiles.
Cheminer vers la résilience
Comme le travail de deuil, la résilience est un processus. La première phase concerne la confrontation à la réalité, et à la mise en place de dispositifs de résistance face à la désorganisation psychique provoquée par la conjoncture.
Parmi ces mécanismes de défense, on peut citer le déni, la répression des affects, les comportements passifs-agressifs, l’imaginaire... dans le but de se protéger. La deuxième phase, c’est celle de l’intégration de ce réel « en crise » dans son quotidien, avec une adaptation à ce nouveau contexte, qui est le propre de l’homme.
Pouvoir courir libre sur un sentier en pleine nature, voilà un fabuleux accélérateur de résilience !
Qu'est-ce qui fait qu'on est déçu, ou pas, de son Ultra ?
La ligne d’arrivée d’un ultra-trail a quelque chose de trompeur. On croit que tout s’arrête là, avec la frontale qu’on retire (enfin), les muscles qui se relâchent, la médaille qui confirme que c’est fini. Pourtant, une fois revenu au calme,





