Qu'est-ce qui fait qu'on est déçu, ou pas, de son Ultra ?
"Tu es satisfait de ta course ?". Où se trouve la réponse à cette question souvent posée après un ultra-trail. Dans le chrono ? Dans le fait de finir ? Ou dans notre relation aux difficultés vécues ?
La ligne d’arrivée d’un ultra-trail a quelque chose de trompeur. On croit que tout s’arrête là, avec la frontale qu’on retire (enfin), les muscles qui se relâchent, la médaille qui confirme que c’est fini. Pourtant, une fois revenu au calme, des mécanismes psychologiques plus intimes et plus personnels se mettent en marche. Et on se pose tous, je crois, la même question : « Est-ce que je suis satisfait de ma course ? »
On pourrait croire que la réponse dépend simplement du temps réalisé ou de la place au classement. Mais lorsque l’effort dure une nuit, parfois deux, et qu’il traverse la faim, la douleur, le doute et les imprévus, la satisfaction devient un construit mental complexe et multidimensionnel.
Depuis quelques années, les chercheurs en psychologie du sport s’interrogent, quel que soit le sport, sur cette performance vécue, ce ressenti global qui dépasse la performance objective. Et l’ultra-trail, avec ses durées extraordinaires et ses montagnes russes émotionnelles, constitue un terrain exceptionnel pour comprendre ce qui façonne réellement la satisfaction post-course.
C’est dans ce contexte que Stuart Beattie et ses collègues ont mené leur étude sur le MIUT 115 afin d’explorer les liens entre force mentale, résilience, stratégies de coping et satisfaction finale. Leur point de départ tenait en une question simple : qu’est-ce qui détermine vraiment le sentiment d’avoir réussi son ultra ?