Le trail aux JO d'hiver 2030 dans les Alpes du Sud ?
Les JO d'hiver 2030 dans les Alpes Françaises alimentent le débat. Et l’opportunité de voir le trail s’immiscer dans le programme de ces jeux apparait plus que crédible.
L’épreuve olympique de trail serait adossé à une épreuve de « Trail pour tous », à l’instar du très populaire Marathon pour tous qui enflammé Paris 2024. Qui aujourd’hui dans les Alpes du Sud est prêt à relever ce défi ?
Pourquoi le trail ? Parmi les nouveaux sports qui pourraient rejoindre les disciplines olympiques d’hiver, le trail tient la corde. Populaire, ouvert à tous, bénéficiant d’un engouement médiatique exceptionnel, il offre toutes les garanties au CIO. Et il a un atout en plus : il ouvre les JO d’hiver aux Africains qui brillent particulièrement en course à pied.
Du côté de la Fédération Française d’Athlétisme, délégataire de cette discipline, on veut y croire. C’est bien la FFA qui a investi le plus dans le trail au niveau international, avec des équipes qui ont décroché de nombreuses médailles mondiales. Et c’est la FFA qui porte l’idée d’un grand trail pour tous, construit sur les bases du Marathon pour tous de Paris 2024, avec cette envie d’animer le territoire et de permettre des retombées économiques sur l’ensemble des Alpes du Sud, les Alpes du Nord, ayant décliné l’option des sports additionnels.
Quel format pour le trail aux JO 2030 ?
Les puristes vont le revendiquer légitimement : qui dit trail, dit grands espaces et itinéraire largement ouvert sur le territoire. Mais qui dit JO, dit contrainte sécuritaire maximum, et pleine visibilité télévisuelle. Pragmatiquement, en regardant ce qui s’est produit avec le VTT ou bientôt avec le ski alpinisme lors de leur introduction aux JO, le déploiement d‘un parcours sur un espace restreint est le seul choix possible pour le trail aux JO. Ce peut être par exemple une boucle de 4 à 6 kilomètres à répéter 5 à 6 fois, cumulant 25 à 40km, permettant à la fois la sécurisation des sportifs et le déploiement d’un suivi télévisuel de qualité JO.
Paradoxalement, le choix ira certainement vers un trail hors neige, et non pas un trail blanc. D’abord parce que la FFA n’a jamais voulu promouvoir la pratique du trail blanc, trop concurrentiel de l’historique cross-country en période hivernale. Et ensuite parce qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas dans cette version blanche du trail de pratique populaire massive, ni d’élite spécialisée.
Et quel site pour le Trail aux JO 2030 ?
Si aujourd’hui on parle plutôt de Nice pour le trail, qui accueille déjà les épreuves sur glace, David Géhant le maire de Forcalquier est légitime à revendiquer cette organisation. Pour plusieurs raisons : parce que les Alpes de Haute-Provence n’ont pas été servies dans le programme olympique, le projet de site de préparation olympique au Sauze ayant été abandonné. Et plus encore par le savoir-faire local en matière d’organisation de trail populaire et festif, avec le succès depuis plus d’une décennie du Trail de Haute-Provence, version hiver et printemps, qui réunit chaque année plusieurs milliers de concurrents. Il a d’ailleurs confirmé à notre journal être très favorable à cet accueil.
On peut aussi penser à Gap, ville principale des Alpes du Sud, absente du programme des JO 2030, et qui organise depuis 2008 le Gapen’Cimes, ayant accueilli la première édition du Championnat de France de trail en 2013 et disposant d’une équipe d’organisation éprouvée. On évoque aussi Briançon, qui désormais abrite la préparation des équipes de France de trail. Mais le site du Briançonnais est déjà pourvu en épreuves olympiques, et la neige certainement présente en hiver à cette altitude ramènerait vers un trail blanc.
La décision finale
C’est le bureau exécutif du COJOP 2030, composé de 8 membres, qui sélectionnera les 2 sports additionnels retenus, parmi l’escalade sur glace, le ski alpinisme, le trail, le cross-country, le Gravel… Le COJOP proposera ensuite son choix au CIO, composé de 150 membres, qui prendra vraisemblablement sa décision lors des Jeux de Milano-Cortina en février prochain, ou au plus tard fin 2026.





