Les chiffres clés du running en 2025 : on court pour le plaisir !
En 2025, 12,4 millions de Français courent, dont 66 % au moins trois fois par semaine. Plus qu’un sport, la course à pied devient un art de vivre où le plaisir dépasse la performance.
Les courses sur route et le trail font le plein, les marques sont de plus en plus nombreuses à investir dans le running, et les grands médias généralistes mettent les runners à la une, mais si le running connaît une popularité exponentielle en France depuis plusieurs années, c’est de plus en plus sous la forme de la recherche du plaisir de vivre, reléguant la performance à l’arrière-plan.
Analyse d’un phénomène en expansion !
En 2025, 12,4 millions de Français courent, dont 8 millions au moins une fois par semaine ! À l’occasion du dernier Marathon de Paris, Virgile Caillet, le délégué général de l’Union sport & cycle, a détaillé le 7ème opus de l’Observatoire du running en France*. Pour faire court, on retiendra que la course à pied sous toutes ses formes connait un immense succès auprès du grand public, inédit pour une activité de sport loisirs.
Virgile Caillet : « Si le nombre de coureurs en France n’a pas changé par rapport à 2023 avec 12,4 millions de personnes (52 % d’hommes et 48% de femmes) chaussant leurs baskets au moins plusieurs fois dans l’année, il s’impose comme une discipline française de masse depuis 2022. Et tous les indicateurs progressent : fréquence de pratique accrue, record de participation à des courses, paniers moyens… »
Pourquoi les français courent de plus en plus souvent ?
Les chiffres sont parlants : 66 % des coureurs pratiquent au moins trois fois par semaine contre 58 % en 2023. Cette pratique régulière et assidue n’est pas vraiment corrélée au genre : 68 % des hommes courent au moins trois fois par semaine pour 61 % de femmes. Mais la course à pied n’est pas un sport que l’on choisit tôt : 29 % des pratiquants ont commencé entre 30 et 40 ans, génération la plus représentée dans les grands pelotons d’épreuves populaires. Et si on commence à courir assez tard, on s’y investit encore plus à l’approche de la retraite : c’est chez les 55/64 ans que l’on court le plus fréquemment chaque semaine.
En interrogeant les pratiquants, les motivations semblent diverses pour enfiler les chaussures de running : le premier critère revendiqué par la majorité, c’est entretenir son corps et évacuer le stress ! On relève d’ailleurs des différences de motivation principale en fonction des profils de coureurs. Pour les femmes, l’évacuation du stress est la première raison, pour les 18/24 ans, tous genres confondus, c’est le fait de se challenger entre amis, alors que les 65 ans et plus veulent d’abord être durablement bien dans leur corps. Les traileurs, eux, on s’en doute, mettent d’abord en avant l’envie de retrouver le contact avec la nature.
La nature plébiscitée par de plus en plus de runners !
En général, les pratiquants réguliers revendiquent de courir partout : 65 % des coureurs à la campagne, 60 % en ville, 51 % en forêt, 46 % dans les parcs, 33 % sur piste d’athlétisme, 28 % en bord de mer, 27 % en montagne et seulement 9 % en salle de sport, à peine plus que sur un tapis roulant chez soi (7 %). On rétorquera à ces chiffres présentés dans cette étude, que l’on peut à l’occasion d’une sortie un peu longue partir du centre-ville et traverser un parc, s’extraire du milieu urbain pour aller en campagne et s’aventurer dans une forêt, pour revenir en ville et pourquoi pas finir sur une piste d’athlétisme… C’est la magie de la course à pied qui permet de créer ses propres « micro-aventures » quel que soit le lieu où l’on se trouve !
Cette capacité à « s’amuser » en courant est une tendance lourde, et explique pourquoi les runners sont souvent aussi des traileurs : 74 % des primo-coureurs sur route s’entrainent dans la nature avec des dénivelés et ont déjà participé à un trail. Et si dans l’imaginaire collectif, les distances sur route sont encore associées à la notion de performance, le trail est plutôt vécu comme une expérience où se mêlent nature, liberté et plaisir, et où le classement et la hiérarchisation des participants par le chrono final est très marginal.
Le marathon devient lui aussi peu à peu un lieu de plaisir partagé !
L’analyse des performances des Françaises et Français sur marathon est paradoxale. En 2024 et 2025, on a assisté à une multiplication des performances de très haut niveau, avec le record de France féminin battu à trois reprises dans cette période, et des chronos réguliers à 2h05mn pour les hommes. Mais ces chronos sont le fait d’une élite assez restreinte, qui d’ailleurs ne trouve pas de retours légitimes auprès des grands médias généralistes et des partenaires potentiels privilégiant plutôt la visibilité des ultra trailer et des personnalités hors normes sachant valoriser leurs images disruptantes sur les réseaux sociaux.
Par exemple, ces derniers mois, ce sont Mathieu Blanchard pour son exploit réfrigéré sur le Yukon Artic Ultra et Alexandre Boucheix pour l’ensemble de son œuvre résumée dans un livre, qui ont bénéficié d’une très large audience. Lors du dernier Marathon de Paris, seul un infime pourcentage des 56 950 partants était capable de nommer le nom d’un champion actuel - ou d’une championne- de marathon français.
La plupart des porteurs de dossards étaient là pour vivre leur aventure personnelle, et pour partager bien sûr cette épopée avec sa communauté virtuelle. L’expérience vécue lors d’un grand marathon populaire est enrichie de nombreuses étapes instituées en rituel bien huilé : la prise du dossard au milieu de la foule des coureurs, avec des bénévoles enjoués, le tour des stands du salon où le portefeuille chauffe plus que de raison, la photo de la panoplie complète du marathonien étalée sur le lit avec le dossard, l’attente du départ dans son sas, la quête de son meneur d’allure, les groupes de musique sur le parcours, les frappes amicales dans les mains des enfants survoltés en attendant leurs héros du jour, l’arrivée triomphale et la médaille croquée à pleines dents… Qu’importe au final le nom et le chrono du vainqueur de l’épreuve, c’est soi-même qui prime, avec le bonheur d’en avoir terminé et de le dire. Quel que soit le chrono réalisé.
Une tendance nouvelle : Certains coureurs retirent leurs puces pour participer à la fête sans la contrainte de la réalisation du chrono… Le plaisir d’abord, même si l’on n’apparait pas au final dans le classement officiel !
* Méthodologie de l’enquête réalisée du 5 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon de 4 319 Français âgés de 18 ans et plus, issus d’un panel de coureurs utilisateurs de l’application « Running Heroes ».