Avec la Kboix, NNormal pousse encore plus loin sa réflexion sur la durabilité en proposant une chaussure de trail modulable, conçue pour être réparée et adaptée selon les besoins. L’idée : une tige unique, robuste, à laquelle on associe différentes semelles intermédiaires, remplaçables et aux propriétés distinctes. Un concept audacieux, à contre-courant de la logique de consommation rapide qui domine le marché. J’ai voulu tester ce modèle sur le terrain pour voir si, au-delà du discours engagé, la promesse tenait la route.
Quand Kilian Jornet a lancé NNormal, il a tout de suite mis l’accent sur la durabilité. Avec la Kjerag, il avait posé les bases d’un produit pensé pour durer : tige en Matryx, semelle Vibram, mousse non PEBA mais probablement une EVA infusée voire supercritique… Le tout conçu pour tenir sur la durée. Kilian a couru avec la même paire pendant des centaines de kilomètres, à l’entraînement comme en course, pour tester ce principe jusqu’au bout. C’est une belle idée. Ou plutôt une bonne base : l’idée que chaque produit devrait être pensé dès sa conception pour durer, et pas pour être remplacé tous les trois mois.
Dans cette même logique, NNormal a lancé la Kboix. En catalan, ça se prononce “caboche” (c’est bon vous l’avez en tête). Le principe est étonnant, presque déconcertant : on achète une chaussure vide, une sorte de coque. Une tige robuste, construite en Matryx, dotée d’un pare-pierre, d’une semelle Vibram. Et ensuite, on y insère une semelle intermédiaire – interchangeable. Quand elle est usée, on la remplace. Quand la semelle externe est fatiguée, on peut la faire ressemeler. La conception, tige cousue, le permet, à condition de tomber sur un cordonnier compétent.
L’idée est simple : prolonger la durée de vie d’un produit. Au lieu d’acheter deux paires – une pour les sorties longues, une plus nerveuse pour les séances rapides –, on garde une seule tige, et on alterne les semelles. Trois types sont proposées : une semelle plus ferme, dite “Reactive”, et une plus moelleuse, la “Soft”, et la “Bounce“ en forme de compromis.
Alors sur le papier, c’est malin. Mais qu’est-ce que ça donne à l’usage ?