J’ai fait parti des quelques journalistes qui ont eu la chance de tester en avant première la V1 de la Hoka Clifton. C’était il y a plus de 10 ans, déjà. Je vous présente aujourd’hui les Hoka Clifton 10, et sans surprise, on reste en terrain connu : semelle généreuse, amorti XXL, ADN Hoka parfaitement intact.
Sur la balance, la Clifton 10 affiche 268 g : vingt grammes de plus que la version 9, sans doute la rançon d’un talon un peu plus gorgé de mousse. Rien de dramatique : la chaussure demeure légère au pied. Le mesh reste bien aéré ; la semelle extérieure conserve ses mini-crampons à l’avant, suffisants pour les parcs ou les sentiers roulants, et l’EVA apparent s’use finalement moins que je ne l’imaginais. Le prix gagne aussi dix euros, pour s’établir à 160 €, la norme sur ce segment intermédiaire.
La vraie nouveauté, qui fait parler ou déçoit les fanboys de la marque, se niche dans le drop, passé de 5 mm à 8 mm. Officiellement, la marque justifie ce choix par le tassement des mousses EVA avec le temps (on le sait c’est pas nouveau) : au bout de 400 km, dirait-on chez Hoka, le drop fondait sous la pression. Je comprends la logique, même si je reste un brin sceptique ; entre rocker prononcé, souplesse de mousse et géométrie, la perception du drop reste très relative. À mes yeux, cette hausse vise surtout à rassurer un public plus large, moins habitué aux drops réduits parfois dévalorisés par les vendeurs.
En conditions réelles, la Clifton 10 confirme ce que ses chiffres laissaient présager. Confort d’abord : le chausson est spacieux, presque ample, sans point de pression. J’ai dû resserrer un peu les lacets, mais je profite d’un maintien honnête et surtout d’un amorti moelleux, omniprésent. Après trois footings, je n’ai relevé ni fatigue musculaire ni irritation, un vrai chausson de ville, prêt pour les sorties tranquilles. L’envers de la médaille : la réactivité reste limitée.
Pour des accélérations, un tempo soutenu ou un jour de chrono, j’irai plutôt chercher une mousse plus dynamique, voire une plaque carbone. Ici, on privilégie la sérénité.
Autre détail pratique : la largeur interne. Si vous trouvez les chaussures route trop fit, la Clifton 10 offre de l’espace sans sacrifier la tenue. Attention toutefois : elle “chausse” un peu grand. Enfin, j’ai déjà ébréché légèrement la mousse latérale sur un rebord de bois ; rien de grave, mais je garderai un œil sur la durabilité.
Au final, pas de révolution, plutôt une évolution policée : drop revu, poids à peine en hausse, confort intact. Je la range d’emblée dans la catégorie “daily trainer” : idéale pour la reprise, les footings régénérateurs ou tous ceux qui placent le confort avant la performance. Pour les prochains mois, ce sera ma paire routière du quotidien.
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