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Le test des Hoka Cielo X1 2.0

Hoka corrige le tir avec la Cielo X1 V2 : plus légère, plus confortable, mais toujours aussi dynamique. Retour terrain et comparatif avec la V1 et la Rocket X2.

Aujourd’hui, je vous parle de la Hoka Cielo X1 V2, qu’on peut aussi appeler Cielo X2 (je n’ai pas compris pourquoi ce n’était pas le cas). Sortie un peu trop tôt, la première version de la Cielo X1 laissait entrevoir un vrai potentiel, vite gâché par un problème de talon rédhibitoire. Moins d’un ans plus tard, Hoka revient avec une V2 repensée, plus légère, plus souple, et toujours conçue pour aller vite. J’ai voulu vérifier si cette nouvelle mouture tenait ses promesses, en la confrontant à ses limites... et à la Rocket X2.

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Prise en main de la chaussure

J’ai l’impression – ce sera à confirmer sur le terrain – qu’on tient peut-être ici l’une des meilleures chaussures de course à pied produites par Hoka. Pourquoi cette impression ? Parce que la première version de la Cielo X1, déjà, m’avait beaucoup plu. Je l’avais trouvée excellente sur plusieurs aspects : tonicité, dynamisme, maintien... mais elle était ratée sur un point fondamental : le talon. Très rigide, très courbé, il provoquait chez moi des douleurs. J’avais tenté un footing avec, puis je l’avais remisée, comme je le fais toujours une fois une paire testée. C’est dommage, car elle avait de réelles qualités : une semelle assez ferme, une tige robuste, un bon maintien, et une certaine durabilité.

À 255 grammes, la V1 était un peu lourde, surtout pour ceux qui sont très sensibles au poids. Mais on le sait, une chaussure 100 grammes plus lourde ne fait perdre qu’environ 1 % de performance. C’est marginal. Malgré cela, la première Cielo X1 n’a pas été accueillie à la hauteur de ses qualités – en grande partie à cause de ce talon problématique.

Hoka avait déjà eu ce genre de démarrage compliqué, notamment avec la Rocket X. La première version était sortie trop tôt, et il avait fallu attendre deux ans pour voir arriver la Rocket X2, une paire bien plus aboutie. Même logique ici : la marque a revu sa copie.

Je n’étais pas le seul à avoir ressenti ce frottement au talon, même si certains n’ont rien senti. Mais vu le prix, c’était difficilement défendable. Et la nouvelle version, la Cielo X2 donc, reste dans le même ordre de prix – autour de 275 euros – tout en étant beaucoup plus légère : 50 grammes de moins que la V1, et même 10 grammes de moins que la Rocket X2.

La principale explication à cette perte de poids, c’est la tige. Beaucoup plus fine, presque translucide, on distingue la lumière à travers. Elle semble néanmoins résistante – un matériau type nylon plastique, très léger. Autre changement : le talon reprend enfin les codes plus classiques du route chez Hoka, avec un évasement à l’arrière qui offre un peu de confort. Une bonne chose, car je n’ai jamais compris l’intérêt de faire des chaussures rigides à ce niveau-là.

Je vais bien sûr aller la tester sur le terrain, pour voir ce qu’elle donne en dynamique, et aussi pour comparer mes sensations avec celles que j’avais eues sur la V1 et sur la Rocket X2.

Sous la chaussure, quelques différences d’architecture : la semelle de la V2 est découpée différemment. La rainure principale passe à l’intérieur de la semelle, alors qu’elle était à l’extérieur sur la V1. Est-ce que cela change la dynamique ? À voir.

La mousse utilisée est une mousse PEBA, double densité : plus ferme près du sol, plus souple sous le pied. Elle me semble globalement plus moelleuse que sur la première version. Drop à 7 mm, classique, rien à signaler là-dessus. Et on retrouve toujours une cambrure très marquée, ce fameux rocker propre à Hoka, que j’avais déjà apprécié sur la V1 pour son effet de déroulé accentué. Je sais que certains n’aiment pas ces géométries qui influencent la foulée, mais pour ma part, je trouve ça plutôt agréable.


Les Hoka Cielo X1 2.0 sur le terrain

Premiers pas en trottinant avec les Cielo X2 aux pieds : ça chausse facilement, les lacets sont un peu rugueux, non élastiques, mais classiques. Le pied est bien maintenu. Et surtout, le fameux point dur du talon a disparu. Bonne nouvelle.

Je pars courir. Et tout de suite, la sensation de dynamisme est là. C’est équilibré. J’ai une foulée plutôt médio, et cette géométrie me convient bien. Si vous avez tendance à talonner un peu plus, sachez que le drop devient presque théorique avec ces mousses très molles qui s’écrasent à l’impact. On ressent parfois un amorti qui donne l’illusion d’un drop plus faible, voire d’un 0 drop selon la position du pied.

L’arrière est assez ferme. Il y a un bel effet visuel avec cette extrusion de mousse sous le talon, mais cela limite un peu la capacité d’amorti à l’arrière, contrairement à l’avant-pied, plus moelleux.

Je compare rapidement les deux versions en courant. La mousse de la V1 est plus ferme, avec peut-être plus de structure sur l’intérieur du pied. Elle avait tendance à partir un peu latéralement, là où la V2 semble plus équilibrée. En revanche, la V2 perd un peu en stabilité et en structure. Pour un marathon, il faudra être solide, avoir du pied. Les coureurs un peu plus lourds ou qui manquent de tonicité pourraient préférer la V1 sur ce point.

Autre différence : la tige. Sur la V1, elle était plus dense, plus robuste, avec un renfort à l’avant. Une meilleure protection, mais aussi plus de poids. Sur la V2, tout est plus fin. 50 grammes en moins, c’est considérable. On ne le ressent pas tant que ça à l’effort – la chaussure reste dynamique – mais ça compte.

Les lacets aussi ont évolué, plus classiques désormais, avec l’abandon de la petite languette élastique de la V1. Plus sobre.


Comparaisons avec la Rocket X2 et limite réglementaire

Petit détour par la Rocket X2 : très bon maintien, fit précis, plus serrée que la Cielo X2. Moins confortable peut-être, mais plus adaptée aux distances courtes, comme le 10K. Là où la Rocket X2 excelle sur ces efforts plus courts, la Cielo X2 prend le relais sur les distances plus longues. Du moins, en théorie.

Et justement, il y a un gros point noir à évoquer. Je ne l’avais pas remarqué immédiatement, car la fiche produit ne le précisait pas, mais cette Cielo X2 dépasse les 40 mm d’empilement de mousse réglementaires pour les compétitions officielles World Athletics. Elle atteint 48 mm pour certaines pointures.

C’est un vrai problème si vous comptez l’utiliser en course. Car au-delà des 40 mm, la chaussure n’est plus autorisée. Vous risquez d’être disqualifié en compétition, et pour les élites, le chrono ne sera pas homologué. Pour le coureur amateur, ce n’est pas dramatique, mais ça reste à savoir. Courir avec, c’est contrevenir au règlement.

Mise jour mars 2025 : la chaussure est désormais bien présente sur la liste des chaussures autorisées (mais seulement jusqu’en octobre 2025, va comprendre…)


Mon verdict

Pour résumer : la V2 gagne 50 grammes, ce qui n’est pas négligeable. Elle est plus moelleuse, plus agréable au porter, mieux équilibrée. Mais elle perd un peu en stabilité et en structure, avec une tige plus fine, moins protectrice.

La V1 avait plus de tenue, plus de robustesse, mais son talon mal conçu la rendait inutilisable pour moi. La V2 corrige ce défaut, et propose un déroulé toujours aussi agréable, avec ce rocker très marqué.

Par rapport à la Rocket X2, la Cielo X2 est plus confortable, plus amortie, mais moins nerveuse. La Rocket reste à mon avis plus adaptée pour les distances plus courtes, avec un meilleur maintien. La Cielo, elle, séduira ceux qui cherchent de la légèreté, du rebond et un bon amorti, tout en acceptant les limites d’utilisation en compétition.

Je ne fais pas de test longue durée, je l’ai déjà expliqué.

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