Aujourd’hui c’est la Brooks Caldera, dans sa huitième version. Un modèle que je connaissais déjà bien, puisque la Caldera 7 m’avait laissé un souvenir particulièrement positif, notamment sur les longues sorties en terrain varié. J’avais également couru l’OCC avec la version 6. Cette Caldera 8 ne semble pas, au premier coup d’œil, marquer de rupture. Mais j’ai voulu aller au-delà des apparences : observer ce qui change, ou pas, et surtout confronter cette chaussure au terrain, sur les sentiers savoyards que j’arpente régulièrement. Voici le retour de ce test.
Présentation générale : une chaussure pensée pour la longue distance
La Brooks Caldera 8 s’inscrit dans la continuité de la série : une chaussure maximaliste, clairement positionnée pour l’ultra-trail ou les longues sorties en montagne. Elle s’adresse à celles et ceux qui recherchent du confort avant tout, avec un bon niveau de maintien et de stabilité.
La semelle intermédiaire repose toujours sur la mousse DNA Loft v3, un EVA infusé à l’azote, déjà utilisé sur la version précédente et sur une partie de la gamme route. Il ne s’agit pas ici de mousse supercritique '(aka gros rebond) ni de plaque carbone, mais d’un matériau moelleux, qui mise sur la douceur et la régularité plutôt que sur la réactivité.
Le drop reste fixé à 6 mm, et le poids reste raisonnable pour une chaussure de ce volume : 308 g en taille 42,5 sur ma balance. On retrouve une semelle très large, pensée pour maximiser la stabilité, et des crampons identiques à ceux de la version 7, avec une gomme polyvalente.
À l’avant, un pare-pierres en TPU protège bien des chocs. La languette est fine, avec un passant central pour maintenir les lacets. L’arrière du pied est bien maintenu grâce à un contrefort renforcé et une mousse généreuse au niveau du talon.
Sur le terrain : confort immédiat et tenue rassurante
Dès les premières sorties, le confort se fait sentir. Le chaussant est large sans excès, et le pied trouve naturellement sa place. L’amorti se montre souple, notamment sous le talon, sans effet de rebond marqué. On est clairement sur une chaussure taillée pour les longues heures en mouvement, où l’objectif est d’absorber les chocs et de préserver les jambes.
La plateforme élargie contribue à une excellente stabilité. Même sur sentier en dévers ou en descente technique, la chaussure reste posée, sans vriller. Ce comportement inspire confiance, en particulier sur les terrains mixtes, où l’équilibre est souvent sollicité.
Du côté de l’accroche, rien à signaler de problématique. Les crampons offrent une tenue correcte sur les sols meubles ou légèrement humides. Ce n’est pas une chaussure spécialisée pour la boue ou les pierriers instables, mais elle se montre suffisamment polyvalente pour répondre à la plupart des situations rencontrées en ultra.
Un point à noter sur le taillant : il me semble un peu plus grand que la moyenne, et que la V7 dans mon souvenir. Ceux qui étaient déjà à la limite sur la précédente version pourraient envisager une demi-pointure en moins.
En revanche, le maintien très enveloppant a ses limites : si le pied reste bien en place en cas de torsion, c’est parfois la cheville qui encaisse. Ce n’est pas un défaut en soi, mais un point d’attention à avoir si l’on évolue régulièrement sur des terrains très techniques.
Enfin, du côté des évolutions, elles sont mineures : la semelle extérieure, la mousse, le drop ne changent pas. Seuls quelques éléments cosmétiques diffèrent : la languette arrière, notamment, a été modifiée, et le système de fixation des guêtres a été supprimé.
Avec cette Caldera 8, Brooks n’a pas cherché à révolutionner le modèle. L’approche est conservatrice, et cela semble cohérent : la version précédente fonctionnait très bien, et cette nouvelle mouture reprend les mêmes bases. L’amorti reste confortable, la stabilité rassurante, et le comportement global bien adapté aux longues distances.
Ce n’est pas une chaussure pour aller vite, ni pour rechercher la performance pure. Mais pour les coureurs qui misent sur la durée, la régularité et le confort, la Caldera 8 conserve une place solide dans la catégorie des chaussures d’ultra. Elle vient se positionner aux côtés de modèles comme la Trabuco Max ou la Mafate Speed, avec une identité propre, sobre mais efficace.
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