Arc'teryx n’a jamais cherché à jouer la surenchère dans le domaine du trail. Sa ligne Norvan, discrète mais bien construite, continue d’évoluer par petites touches. Avec cette quatrième version de la Norvan LD, la marque canadienne propose une chaussure qui se veut polyvalente, pensée pour accompagner les sorties de moyenne à longue durée, avec une attention portée au confort et à la stabilité. J’ai eu l’occasion de tester cette Norvan LD4 sur une variété de terrains pour en mesurer les qualités et les limites.
Une fiche technique sobre mais cohérente
Dans la gamme Arc'teryx, la Norvan LD4 s’intercale entre la très minimaliste Norvan SL3 et la Sylan plus massive. Elle affiche un poids mesuré à 275 grammes en taille standard (annoncée à 270 g), un drop de 6 mm et une hauteur de semelle arrière donnée pour 25 mm — une donnée qui m’a surpris tant le ressenti laisse penser à une semelle plus haute.
Côté semelle extérieure, on retrouve un classique efficace : la Vibram Megagrip avec technologie LITEBASE, et des crampons de 4 mm. Ces derniers sont plats, espacés, et souples, ce qui favorise l’accroche sur roche et terrain meuble, même humide. La tige, sans PFAS, combine deux matières tissées, avec des renforts en TPU souple stratégiquement placés pour allier souplesse et résistance. Un point notable : la languette élastique intégrée à une structure en TPU, avec une petite pochette pour y glisser les lacets, rappelle certaines inspirations issues de chez Salomon, même si les équipes R&D sont désormais exclusivement basées au Canada.
Visuellement, la Norvan LD4 conserve l’ADN Arc’teryx : un style épuré, des lignes sobres et une vraie recherche d’élégance fonctionnelle.
Sur le terrain : une chaussure équilibrée, avec quelques ajustements à apprivoiser
Dès l’enfilage, la chaussure se montre confortable, même si la languette demande un peu de manipulation pour bien se positionner. Elle roule et se coince parfois à l’avant, mais une fois en place, elle reste bien stable. Les lacets plats, associés à une tige structurée par des œillets creusés dans le TPU, apportent un bon maintien sur le dessus du pied.
Ce qui m’a particulièrement intéressé, c’est le comportement du talon. Pour moi, le maintien sous la malléole est un critère essentiel. Et ici, la Norvan LD4 offre un bon compromis : le talon est tenu sans être verrouillé, ce qui permet de légèrement accompagner les dévers sans sortir de la chaussure. Une approche mesurée, qui limite les risques de torsion sans enfermer le pied.
La stabilité globale est convaincante, même si j’aurais apprécié un peu plus de largeur au niveau du talon. L’amorti, quant à lui, oscille entre fermeté et confort. On est loin des modèles très maximalistes, mais le déroulé reste agréable et la chaussure conserve une certaine dynamique, y compris sur les sorties longues.
L’accroche, comme souvent avec du Vibram Megagrip, est au rendez-vous. Les crampons, assez plats et souples, fonctionnent bien sur terrain sec comme humide. Seule réserve : la durabilité de ces crampons pourrait être un point à surveiller à l’usage, même si leur forme limite l’abrasion.
Conclusion : une vraie option polyvalente pour les sorties longues
Avec cette Norvan LD4, Arc'teryx propose une version aboutie d’une chaussure qui cherche l’équilibre plutôt que la démonstration. J’y ai trouvé un bon niveau de confort, un maintien rassurant, une accroche polyvalente et une finition fidèle aux standards de la marque.
Elle ne rentre pas dans la catégorie des chaussures ultra-maximalistes, mais se positionne comme une alternative sérieuse pour les sorties longues, en montagne ou sur sentiers mixtes. Une chaussure qui pourrait s’inscrire dans la continuité de la Trabuco 13 (voir le test), tout en conservant une signature plus sobre. Je la recommande à ceux qui cherchent une chaussure de trail bien construite, stable et polyvalente — en gardant en tête qu’elle chausse un peu grand.
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