Casper, Wyoming : l’ado observe les mesas rouges du High Plains, mais ne tarde pas à quitter cow-boys et picks-up. “This” Dakota Jones vous salue.
À dix-huit ans, “that” Dakota Jones vit à Durango et tombe en amour avec sa voisine de Hardrock 100. Juste avant d’y signer trois podiums (2ᵉ 2011, 3ᵉ 2012 et 3e…2022) et d’être propulsé “that” amaaaaaazing Nouvelle Star du trail. Entre les mine trails du Colorado et les slickrocks de Moab, le rouquin-blond (on cherche encore) se forge un style léger, tactique, et ses jambes sont poilues. Ouais, il est comme ça Dakota. Vous vous souvenez ?
Transvulcania 2012 – puis 2023 : double victoire volcanique, onze ans d’écart Madame. Et si vous vous demandiez, oui, on lui a bien rabâchée cette burning-bamboche de 2012 : Kilian 3e popcornisé par son coup de chaud (caramba, il en garde des trous de mémoire), Andy Symonds 2e à 1’27’’, et Mister Jones qui réécrit le record de Miguel Heras en 6h58’44’’ ; Seb Chaigneau et Maud Gobert aux premieres loges.
Edition 2023 : “that” Mister Jones mettra 7h02’16’’. Voila.
Pikes Peak 2018 : 400 km de vélo pour rallier la course, victoire au sommet, retour… à vélo : on a la révélation écolo ou l’on ne l’a pas. Bis repetita via 650 miles pour aller à la Western States. Choisissez.
CCC 2023 : 3e et seul Américain sur le podium. Ou 9e de la CCC 2024, choisissez.
Hardrock : 3 podiums sur douze saisons. Refuznik de l’usure.
Zegama 2022 : 11e, carrément. Bienvenue au 1er athlète NNormal signé par l’ami Kilian, rafraichi.
Et pourtant, Dakota Jones ne coche pas les cases du serial champion.
Dès 2017, une fracture de fatigue l’oblige à repenser le sens même de courir : moins de dossards, plus de cohérence. Pour qui et quoi cours-tu Dakota ? Envie et plus envie de quoi ? Son engagement environnemental prend la première place : ambassadeur Protect Our Winters, créateur du programme Footprints qui mêle camps de trail et projets climatiques de terrain. Kilian Jornet le recrute comme premier athlète NNormal ; lui répond en pédalant vers ses courses s’il peut réduire les long-courriers. Enfin, il essaie. “Encore un paquet de contradiction à gérer, c’est clair. Mais j’y bosse, promis”.
Aujourd’hui à 34 ans, l’index ITRA affiche 897 mais la boussole intérieure pointe ailleurs : comment rester performant sans participer à la surconsommation de kilomètres, de carbone et d’égo ? L’une des tensions—entre vitesse et lenteur, podium et planète—d’un coureur qui préfère questionner la ligne d’arrivée plutôt que la collectionner.
On l’explore. Ainsi que tout un tas de trucs plus détendus.
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