Bien gérer l’affûtage, de combien réduire ?
La période précédant une course est synonyme, pour beaucoup de coureurs, d’un arrêt, parfois presque total, de l’entraînement pour “être en forme”. Pourtant, il s’agit de la pire stratégie possible.
Qu’est-ce que l'affûtage ?
L’affûtage, ou tapering, est souvent présenté comme une simple phase de récupération précédant la compétition. Pourtant, il s’agit d’une séquence bien plus stratégique, à réfléchir plus finement qu'il n’y paraît. Dans une discipline comme le trail, où la fatigue, tant énergétique que musculaire, joue un rôle central, la manière dont on structure les dernières semaines peut drastiquement changer l’état de forme du jour J.
Depuis des années, la littérature scientifique s’est penchée sur cette phase particulière de la préparation aux courses. L’affûtage est aujourd’hui à mes yeux un sujet consensuel, sur lequel la majorité des experts en sciences du sport s’accordent, malgré quelques différences dans la mise en application. Ceci est en réalité permis par une littérature dense et convergente, qui a permis de dégager des modalités efficaces d’affûtage. Dans les grandes lignes, ces dernières sont fondées sur une réduction ciblée du volume d'entraînement, tout en maintenant l’intensité et la fréquence. Des méta-analyses solides ont permis de quantifier les gains attendus et d’identifier les paramètres les plus déterminants.
Mais une dimension encore largement sous-estimée commence à émerger : celle de l’impact psychologique de cette période. Car si l’affûtage vise à “recharger les batteries”, vulgairement, il peut aussi générer un stress mental spécifique, lié à la perte de repères, à la montée de l’enjeu, ou encore à la modification brutale de la routine d’entraînement. C’est cette double dimension — physiologique et psychologique — que je vous propose d’explorer ici, à partir d’une sélection de publications scientifiques sur le sujet.