Analyse : Le cardio au poignet est-il fiable ?
La mesure de la fréquence cardiaque au poignet par une montre cardio-GPS est pratique. Mais doit-on lui faire confiance alors que ses erreurs de mesures peuvent dépasser ± 10% en contexte réel ?
Pour beaucoup de traileuses et traileurs, la fréquence cardiaque est un indicateur central du suivi de l’entraînement. Elle permet de guider l’intensité des séances, de surveiller la récupération et de servir de repère dans la gestion de l’effort. Aujourd’hui, elle est de plus en plus souvent mesurée par les capteurs optiques intégrés aux montres cardio-GPS, plutôt que par les traditionnelles ceintures thoraciques. Ce basculement s’explique à la fois par la praticité de l’outil et par le confort d’utilisation. En effet, certains athlètes considèrent la ceinture comme contraignante, que ce soit par la compression ou par les irritations cutanées qu’elles peuvent parfois provoquer.
Mais les valeurs rapportées par nos montres reflètent-elles réellement notre fréquence cardiaque pendant l’exercice ?
La littérature scientifique s’est penchée sur le sujet, avec des résultats contrastés. Selon les situations, les individus, l’intensité de l’effort ou encore la technologie utilisée, la précision de la mesure peut varier considérablement. Cette incertitude n’est pas anodine : athlètes, entraîneurs et même professionnels de santé fondent parfois leurs décisions sur ces chiffres.
Avant d’examiner les données disponibles, il est indispensable de rappeler le principe de fonctionnement de ces capteurs optiques, basés sur la photopléthysmographie. Comprendre cette technologie permet de mieux saisir ses limites. Dans les sections qui suivent, nous nous appuierons sur quatre études récentes qui ont évalué la fiabilité des cardiofréquencemètres au poignet dans différentes conditions d’exercice.